En marche depuis trois décennies, les biotechnologies sont-elles matures pour répondre aux espoirs de traitement des maladies incurables telles que cancers, maladies auto-immunes, sida ? Un nouveau médicament introduit sur le marché sur deux est actuellement un biomédicament, issu de la recherche des sciences du vivant. En venant élargir l’arsenal thérapeutique, les biomédicaments proposent des réponses thérapeutiques plus ciblées, plus efficaces, mais à haut risque financier pour les investisseurs, les industriels et coûteux pour les systèmes de soins.
Les enjeux des biotechnologies sont énormes pour l’industrie du médicament qui investit massivement dans un marché en pleine explosion. C’est l’alchimie entre un contexte structurel favorable, des investissements suffisants et un capital humain exceptionnel, doué de compétences techniques énormes mais aussi d’une intelligence pratique certaine, qui transforme une start-up innovante en une entreprise pérenne, profitable. Après une traversée du désert qui aura duré presque six ans, jusqu’à fin 2005, les entreprises françaises de biotechnologie sont à nouveau soutenues par des fonds publics et privés importants, qui ont doublé en 2007 et vont dépasser les 635 millions € cette année. Les réformes structurelles mises en place depuis 2004, qui permettent un allégement des taxes fiscales et sociales pour les jeunes entreprises innovantes comprenant moins de 250 personnes et investissant plus de 15% de leurs dépenses dans la recherche, leur ont apporté une bouffée d’oxygène considérable. Ces entreprises ont saisi cette opportunité pour accroître leur effectif et renforcer celui de la recherche et du développement.
C’est ainsi qu’au plan européen, la France devient un des pays les plus attractifs pour les investisseurs intéressés par des jeunes entreprises innovantes. Ces réformes font école dans les autres pays du vieux continent et sont le fondement d’un fait nouveau : c’est la première fois que le nombre des Biotech europénnes dépasse celui des Biotech américaines (1,621 en Europe et 1,452 aux USA – source : Ernst & Young, 2006).
Il s’agit d’une fabuleuse opportunité pour des Talents confirmés dotés d’un esprit entrepreneurial. Faut-il encore aller les chercher, les trouver et les convaincre de tenter l’aventure avec de jeunes entreprises encore peu visible sur le marché.
Les jeunes entreprises de biotechnologie innovantes, qui évoluent dans un contexte industriel fortement réglementé et complexe, ont besoin de recruter les meilleurs du marché de l’industrie du médicament pour franchir avec succès les longues phases coûteuses de mise au point, excédant souvent plus de dix années de recherche, de développement et d’industrialisation, avant de commercialiser un biomédicament. Les jeunes Biotech ont la nécessité de s’entourer de collaborateurs très expérimentés et hautement qualifiés, avec par exemple au moins le niveau d’un Doctorat es Sciences ou d’un PhD obtenu à l’étranger pour un chercheur. N’oublions pas que 66 % de l’effectif d’une Biotech au début de son existence est dédié aux activités de Recherche & Développement. Non seulement les collaborateurs d’une Biotech apportent chacun leur expertise technique pointue indispensable pour mener la mission de l’entreprise, mais apportent aussi leur contribution dans l’opérationnel au quotidien. Difficile tâche que de conjuguer les deux et que réussissent mieux les créateurs d’entreprise et les entrepreneurs.
Autre point sensible pour ces jeunes entreprises innovantes est celui d’évoluer dans un environnement réglementaire biopharmaceutique complexe qui s’adapte au fil des connaissances. Pour réussir, les équipes des Biotech doivent faire preuve de créativité pour mener le développement conformément à une réglementation qui se met en place en temps réel.
Voici encore un autre défi majeur pour les Biotech, celui du capital humain, celui d’attirer de grands Talents dans leurs équipes alors que ces Biotech sont faiblement visibles sur le marché et donc en théorie moins attractives. Le travail des Professionnels du recrutement par approche directe a toutes ses lettres de noblesse dans ce contexte.
La personnalité des Dirigeants est capitale et doit associer de nombreuses qualités : des qualité de rigueur, d’esprit entrepreneurial, de prise de risque et d’audace. C’est aussi des qualités de créativité et de réactivité. Autrement dit les Dirigeants de ces entreprises ont des profils exceptionnels. L’intégration de grands Talents dans leurs équipes se révèle être souvent négligée au démarrage de la société par manque de moyens financiers et de renommée. Or la constitution d’équipes pointues à cette phase est une nécessité pour bâtir efficacement et rapidement les fondements de l’entreprise, mais surtout renforce la crédibilité du projet aux yeux des investisseurs, crédibilité qui facilitera l’afflux des capitaux. Il ne faut jamais perdre de vue que la qualité des ressources humaines fait la différence, encore plus, dans un environnement compétitif.
En dépit de la fragilité apparente des entreprises de biotechnologie, en particulier dans les premières années de leur existence, en raison des risques financiers qu’elles encourent, les biotechnologies apparaissent néanmoins comme un moteur de croissance et de compétitivité essentiel pour l’industrie du médicament mais aussi des autres industries telles que l’environnement, l’énergie… et elles constituent pour l’économie européenne un avenir. Les Biotech sont aujourd’hui réellement créatrices d’emploi. Par comparaison à d’autres secteurs d’activité économiques, celui des biotechnologies représente une part significative dans l’économie européenne (1,69%) voisine de celle de l’agriculture (1,79 %) et de la chimie (1,95 %). A l’inverse de ces dernières, la biotechnologie est fortement créatrice d’emplois et compte aujourd’hui près de 40.000 personnes en Europe. par le Dr Geneviève Grandjean Partner chez Boyden Global Executive Search, Responsable de la Practice Sciences de la Vie & Biotechnologie France
Geneviève Grandjean, médecin nutritionniste de formation, a pratiqué la médecine au début de sa carrière puis a rejoint le monde industriel pharmaceutique dans lequel elle a évolué à des Responsabilités managériales opérationnelles. Elle se consacre au métier du recrutement par approche directe de Cadres Dirigeants depuis une dizaine d’années et a rejoint Boyden début 2006 pour y développer la practice Sciences de la Vie & Biotechnologie. Créé aux USA en 1946, Boyden Global Executive Search est le premier réseau mondial de recrutement de Cadres Dirigeants par approche directe avec plus de 70 bureaux dans une quarantaine de pays implantés à proximité de ses clients en Europe, Afrique-Moyen-Orient, Asie-Pacifique, Amérique du Nord et Amérique du Sud.
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